
AUX SOURCES DU FILM D'HORREUR : Alien vs Nosferatu
documentaire
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Ce documentaire décode « l’art de la peur » sur grand écran. Ce documentaire remonte aux sources du cinéma d’épouvante et montre comment Wilhelm Friedrich Murnau a posé, avec son Nosferatu en 1922, un code expressif qui a marqué radicalement le Septième art.
En 1979, Alien de Ridley Scott répond si bien à ce code qu’il est structurellement superposable à Nosferatu, parfois séquence par séquence. Au-delà de leurs singularités, les films d’horreurs appliquent tous les mêmes recettes pour susciter la peur.
La peur est un langage universel que le cinéma a fait sien : ce documentaire le traduit. Ce n’est nullement un énième « film hommage » cataloguant les grandes figures de l’horreur : son ambition est de rendre enfin la peur intelligible. D’expliquer comment elle fonctionne sur grand écran.
Résumé
Le cinéma d’épouvante est le sujet de nombreux documentaires et ouvrages qui retracent l’histoire des « grandes figures du mal dans le Septième art », sans pourtant révéler son véritable code esthétique. Or, la peur est avant tout une technique.
Les œuvres de fiction ont la particularité de s’adresser non à notre intelligence, mais à notre inconscient. Les films d’horreur obéissent à un code précis qui leur permet de dialoguer directement avec lui, franchissant sans vergogne la barrière de notre esprit. C’est ainsi que les adultes que nous sommes ont beau savoir que « ce n’est que du cinéma », ils ont peur quand même. L’objet de ce film est d’éclairer ce dialogue singulier : de dévoiler les techniques de l’épouvante.
Ce n’est pas la « question freudienne » qui nous intéresse ici – l’analyse des symboles inconscients –, mais bien les moyens pratiques mis en œuvre par les réalisateurs de fiction : l’art de combiner décors, lumières, mise en scène, temporalité, caractères, histoire… Notre objet n’est pas le pourquoi mais le comment : comment les cinéastes s’y prennent-ils pour nous faire peur ? Quels sont leurs trucs ?
Afin de répondre à ces questions, nous décortiquons pas à pas deux films emblématiques du genre de l’épouvante, appartenant à deux époques différentes : Nosferatu de Murnau (1922) et Alien de Ridley Scott (1979). Deux films en apparence très éloignés et qui pourtant se ressemblent à un degré confondant.
En effet, leur comparaison structurelle rend ces deux films presque superposables, tant sur le fond que sur la forme. Loin d’être un coup de chance, l’angoisse observe ainsi un véritable code : depuis les tout premiers films d’épouvante datant des années 1910-1920, les procédés inaugurés par les cinéastes expressionnistes allemands ont perduré jusqu’à nous. Ils se sont étoffés, certes, néanmoins ils se distinguent surtout par leurs constantes : Nosferatu peut à ce titre être considéré comme le « film source » du genre de l’épouvante, celui qui a fondé le code et dont tous les autres dérivent structurellement.
A travers des exemples tirés de nombreux films (des origines du cinématographe aux productions contemporaines), nous verrons que l’épouvante applique ainsi scrupuleusement la même recette depuis un siècle. La peur est un langage séculaire dont ce documentaire donne la traduction.
Hadrien Dufourt